Composition
Onceim & Jacques Perconte
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RÉALISATION VIDÉO ET VIDÉO TEMPS RÉEL
Jacques Perconte
CRÉATION
le 27.10.2022
Lieu
Le Consulat, Paris
Durée
50 minutes env.
Effectif
18 Ă 33 musiciens
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Titre
TANT QUE LA MONTAGNE
Spectacle audiovisuel
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Description
Depuis 2019, l’Onceim va plus loin dans sa pratique de la création collective et de la comprovisation en confrontant ses sonorités aux images réalisées et remodelées en temps réel par le vidéaste Jacques Perconte.
Figure majeure de la scène artistique et numérique et de l’avant-garde cinématographique française depuis la fin des années 1990, Jacques Perconte développe une œuvre audiovisuelle et cinématographique où environnement et paysage sont les véhicules d’une esthétique qui bouleverse la vision autant que les technologies qu’elle met en œuvre.
Dans cette nouvelle aventure audiovisuelle construite autour d’images en partie inédites, ils joignent leurs savoir-faire individuels à un objet artistique commun pour raconter les Alpes, brouillant notre rapport d’échelle habituel dans l’espace et le temps. Un spectacle pluridisciplinaire, immersif et poétique où le regard du public observe la montagne entre grandeur et disparition, entre permanence et effondrement.
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« Si j’aime la montagne pour l’immensité de son écho romantique, c’est peut-être malheureusement l’endroit où je remarque le plus le reflet de l’effondrement de notre société. Notre civilisation ne survivra pas telle qu’elle est au massacre qu’elle perpétue sur le vivant, à l’instabilité qu’elle impose aux systèmes. Les montagnes s’effondrent, l’absurdité du tourisme de masse intensifie la fragilité de ces milieux. En perdant leur permafrost, les hauts sommets menacent de s’effondrer. Les glaciers, en fondant, nourrissent le déchaînement des torrents qui ravinent les vallées. Tant que la montagne tient telle qu’elle est, nous pouvons encore la fréquenter, mais le jour où la limite de la stabilité sera franchie, elle deviendra si dangereuse que nous ne pourrons plus aller y rêver. Cette aventure audiovisuelle raconte cette histoire de l’effondrement des falaises, de la chute vertigineuse des hommes dans leur vision technique du monde. La flagrante beauté ne sera plus accessible et nous n’aurons plus que les images pour nous en souvenir. Prise dans une structure verticale, de toute sa hauteur, l’image fait vivre la catastrophe. Elle glisse poétiquement des pâturages verdoyants, aux chutes des roches. Les forces en présence sont indescriptibles et rien ne leur résiste. Chaque instant rappelle que ces immenses masses rocheuses en équilibre ne cessent de s’éroder. Poussées par les forces telluriques, elles sont soufflées par les vents qui au fil des millénaires sculptent leur profil. Cette pièce est un déferlement, une tempête de pierres. Les vagues ici sont si grandes et si solides qu’on ne peut les voir bouger que quand elles cassent. Tant que la montagne, tant que le vent, tant que les hommes, mais en aucun cas, sans changer, on ne peut dire qu’il est encore temps. »
Jacques Perconte
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